Manon Lescaut - Antoine François Prévost - 1993 - livre

En approchant de Paris, presque en sécurité après notre départ d’Amiens, nous décidâmes de prendre un moment pour nous reposer et nous rafraîchir, n’ayant rien mangé depuis le matin. Bien que ma passion pour Manon fût immense, elle me prouva qu’elle m’aimait avec une égale intensité. Si peu discrets dans nos élans d’affection, nous ne pouvions attendre d’être seuls pour échanger nos caresses. Nos hôtes et les postillons nous observaient avec fascination, visiblement étonnés de voir deux jeunes gens de notre âge s’aimer avec une telle ardeur. Arrivés à Saint-Denis, nos projets de mariage furent rapidement oubliés. Nous franchîmes les limites imposées par l’Église et nous improvisâmes époux sans même y réfléchir. Comme l’a écrit Pierre Mac Orlan : « L’affection que l’on éprouve pour la jeune Lescaut se prend comme un rhume, ou mieux, comme l’une de ces maladies immortelles dont on ne guérit jamais. »

Fiche technique